13 novembre 2010
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Quelqu'un disait qu' il y a trois sortes d'êtres : les vivants, les morts et les marins.
Faisons alors en sorte d'être tous des marins.
Je fais la ronde des ponts, je passe de couloirs en couloirs, dans l'espoir de suivre tes pas désormais sans parfum.
Je prête l'oreille à chaque coquillages noyés, esperant y entendre cette voix familière que je cherissais tant.
Je regarde les rares oiseaux qui deploient leur ailes dans l'espoir de s'elancer vers la terre promise. Je me joint à cette promesse, celle de te retrouver.
Les vagues continuent leur danse roulante. Les cabines jouent à cache cache s’éteignant les unes après les autres. Mais où te caches tu?
Je murmure mes débrits de poèmes à ma nacelle cherie, dans l'ultime espoir qu'elle rame sous tes pieds mouillés.
Je m'assoupie à l'heure de la tendre aurore, fermant les yeux sur les instants brillants d'une amitié sans tempête.
Je décors le quotidien de l'onde d'une douce caresse humaine, suppliant les nuages qu'ils me donnent le pouvoir des cieux, celui de te retrouver.
La mer rugissante roule vers la lumière. Les passagers parlent et se taisent tour à tour, comme si le texte de la vie était écrit. Mais où discutes tu?
J' hausse la voix plus fort que l'écume agonissante contre des rochers inconnus, pour briser son accord mélodieux qui m'a arraché à toi.
Je tremble sur mon timide vaisseau, prisonnière d'un monde où aucune plage ne ramènera une bouteille de toi.
Je sublime ton image afin qu'ici bas tout te réponde, que ta silhouette de sirène demeure un secret d’éternité.
Les marins continuent à tirer les cordes, comme si le piano marin devait chanter à jamais. Les voiles bruissent à tue tête, sous l' orchestre du roi vent. Ou chantes tu à present?
Je m'arrête à chacun des rires parcourant mes oreilles, croyant entendre ta voix douce et majestueuse, comme pour ne pas réaliser que le tien est désormais de cendre.
Je cours impulsivement à la poupe, dans une colère insencée et vaine, titubant à l'idée d'un adieu impossible.
Je ne quitte pas du regard chaque vague qui tente de s'assoupir, je ne cède pas sous l'onde qui courbe le dos, leur rapellant chaque jour ton message coloré, celui de ne rien arrêter.
La foule se multiplie, visage après visage, sans jamais endormir le souvenir de ton âme adorée. Sous tes paupières désormais fermées, je sais que tu gardes milles étoiles. Ou brilles tu désormais?
Je cherche au grès du hasard, m'éloignant des rivages, ce qui nous sépare. Le vent sème de nouveaux départs, où je te veux encore trop présente.
Je paye chaque souffles expirés pour continuer à voguer, tout en laissant à chacune de mes inspirations leur couvertures d'or que tu leur à données, et à jamais.
Je me batie une nouvelle coque, pour un peuple de sirène qui chante ton nom et qui est épuisé de tirer ce globe terrestre,auquel tu n'appartient plus.
Le ciel semble dévasté, ne sachant choisir entre ses étoiles ou leur reflet. Les rames du quotidien ne savent vers où se diriger, tant que le ciel aura sombré dans l'eau et qu'elles attendront ton miroir étincelant, devenu immobile. Quelle route donnes tu?
J'écris des lettres et des lettres, que je jettes à l'eau, sachant parfaitement que les poissons ne savent pas lire.... Mais parfois dans l'air chargé de sel, j'espère les porter vers un galet brassé par le sable qui polira mes mots délavés de regrets.
Je me plait à plonger dans l’élément bleu, dévêtu du monde, ou enfin je peux songer aux richesses intimes de nos liens, improbables, qui étaient mêlés de paix enveloppante.
J'étais conquise de ton front plein de jeunesse malgré ton âge avancé, et en regardant la mer ridée de vagues je te croit encore parmi nous.
La foudre assasine, les étoiles tombent; l'orage arrache le ciel, les nuages saignent. Sous la colère du monde, c'est l'univers entier qui te demande de me revenir. Ou nous guides tu?
Quelqu'un disait qu' il y a trois sortes d'êtres : les vivants, les morts et les marins.
Faisons alors en sorte d'être tous des marins... Et ramons ensemble, toujours ensemble, sur la rivière de l'espoir d'un jour tous être réunis sous les voiles, et où l'étoile du berger nous guidera sans fremir.
A toi, ma tendre, ma douce, mon modèle. Que ton regard m'inspire, toujours et à jamais. Je t'aime..
Meteo: que le vent souffle souffle, souffle encore et toujours pour nous pousser vers demain, qu'il soit toujours porteur de rayons chauds.